Le chamanisme peut prétendre être le plus ancien type de pratique spirituelle encore en usage au sein de l’Humanité. Même si les peuples scandinaves ne donnaient pas de nom à leur culte avant l’arrivée du christianisme, les lettrés chrétiens ont rapporté que ces peuples du nord pratiquaient le "Forn Siðr" qui signifie ancienne coutume ou ancienne pratique en vieux norrois. Ce mot désigne la pratique spirituelle originelle des peuples nordiques. Au fil du temps et des écrits, le Forn Siðr est devenue le Seiðr ou Seidhr.
Le Seiðr fait référence à divers types de pratiques magiques, y compris l'acte de divination ou de prophétie accompli lors de chants et de transe. Le chamane part en voyage porté par l’énergie de la danse, du chant et du tambour.
Le Seiðr c'est donc l'ensemble des croyances et rituels pratiqués par les scandinaves avant la christianisation, soit de l’âge de bronze (environ 1500 av JC) jusqu’à environ l’an 1 000, même si jusqu’au 12e siècle, il y a eu ces pratiques en parallèle avec la chrétienté dans certaines zones des territoires scandinaves. Les norses ne voyait pas dans leur pratique une religion. C'est pourquoi, il n’y a pas de dogmes "religieux" ou de règles concernant les prêtres, les prières, les temples… Il y a des dieux liés à la nature, qui expliquent le fonctionnement du monde, qui sont nés d’une mère et d'un père, et ont des histoires, des pouvoirs. La plupart des dieux Norses sont mortels.
Les croyances Norses tracent une voie pour les Hommes libres qui décident de leur sort et ont des valeurs d’action. Ils croient en des divinités et sollicitent leurs conseils et leurs protections, mais restent seuls maîtres de leur destin, de leur force, et n’ont aucune obligation envers les dieux. Ce n’est pas qui nous sommes qui nous déterminent, mais ce que nous faisons. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas de discrimination raciale ou sexiste dans le paganisme nordique. Le prosélytisme est très mal vu car chacun doit rester le seul maître de son destin.
C'est aussi pour cette raison que le concept de bien et de mal, ou de morale, n’existe pas. A l’image des Hommes, les divinités ont également des qualités et des défauts et font des choses respectant l’ordre naturel ou pas. Nos actes sont jugés du point de vue de la survie de la communauté et non pas suivant des préceptes fixes. Les croyances nordiques poussent chaque individu à regarder en conscience et en responsabilité ses actes pour les juger lui-même car personne ne le fera à sa place, mais il en supportera la responsabilité et les conséquences.
En paganisme nordique, les hommes et les Dieux sont soumis au tissage du destin. Le destin est constitué pour une part de ce qu'on nous a légué à la naissance, et pour l'autre part de ce que nous en faisons. Chacun doit faire preuve de force et de volonté pour se construire le destin qu’il souhaite, avec l’appui de ses ancêtres et de ses guides. Le destin est la chose la plus sacrée, plus forte que tout, le corps physique est son réceptacle, le temple de l'essence
de la vie.
Les actions d’une personne peuvent changer le cours de sa vie, mais pas sa fin, et les norses s’efforcent de tracer une voie forte et brillante dans la tapisserie du destin. Ceci est important non seulement pour eux individuellement mais aussi pour leurs descendants, car cela détermine le point de départ de leurs descendants.
Ainsi, comme chacun a en lui cette part de sacré, il est hautement indigne de se satisfaire d'une vie insipide sans vouloir faire honneur au cadeau sacré de la vie. Selon ces rites, l'Homme doit agir avec honneur, construire son destin avec courage afin que sa descendance puisse conter avec fierté ses faits d'armes. L'accomplissement de sa destinée doit se faire aux yeux de ceux qui peuvent en témoigner, et faire honneur à sa communauté.
Etre digne de cette réalisation humaine demande de se connaître, d'accepter ce que l'on nous a offert à la naissance, de l'assumer, et d'avancer avec courage pour se construire une vie qui nous rends plus fort et meilleur, afin d'être digne de vivre et que la vie soit digne de nous.